Aux Etats-Unis, le tabac hors-la-loi dans les bars, au travail, en voiture et même chez soi
vendredi 8 décembre 2006, 11h49
Aux Etats-Unis, le tabac hors-la-loi dans les bars, au travail, en voiture et même chez soi
Par Virginie MONTET
agrandir la photo
WASHINGTON (AFP) - La cigarette, que l'Amérique a popularisé à travers le monde, devient de plus en plus hors-la-loi aux Etats-Unis, où comme ailleurs on l'interdit dans les bars-restaurants et au travail mais aussi parfois chez soi et en voiture.Dix-neuf Etats et 2.300 villes, dont New York, Los Angeles, Chicago et au 1er janvier Washington, ont passé des lois contre la cigarette au nom de la protection contre le tabagisme passif. 21% d'Américains fument encore contre 26,5% il y a vingt ans.
En Ohio (nord), le dernier Etat en lice qui a interdit jeudi la cigarette au travail et dans les lieux publics, on encourt une amende de 100 dollars si l'on fume dehors juste devant l'entrée de son lieu de travail, une habitude qu'avaient depuis longtemps pris les fumeurs.
Les autorités recommandent de ne pas fumer à moins de six mètres d'une entrée afin d'éviter que la fumée ne pénètre dans un bâtiment.
Des interdictions de fumer à l'air libre sont en vigueur également devant les porches des entreprises dans l'Etat de Washington (nord-ouest), dans certains parcs de San Francisco, sur des plages et dans de nombreux parcs zoologiques. Des chaînes d'hôtels, telles Marriott et Westin, sont devenues totalement non-fumeurs cette année.
Dans plusieurs Etats depuis quelques mois, comme la Louisiane, l'Arkansas et le Texas, il est aussi défendu de fumer en voiture si l'on transporte des enfants de moins de six ans. La Californie, Etat le plus peuplé du pays, y songe aussi.
La vague d'interdiction n'épargne pas les bastions des manufacturiers de tabac. A Louisville dans le Kentucky (centre-est), où on fabriquait un temps une cigarette sur six vendues dans le monde, la fumée va être bannie de tous les lieux publics d'ici juillet.
"Les recherches montrent que 126 millions d'Américains sont exposés au tabagisme passif qui provoque plus de 3.000 morts par cancer du poumon chaque année chez les non-fumeurs. Le débat sur les effets du tabagisme passif n'est plus en question", affirme à l'AFP Colleen Wilber, porte-parole de l'Association américaine contre le cancer qui a beaucoup poussé à l'adoption de lois contre la fumée dans les lieux publics. "Il y a un soutien sans faille de l'opinion publique pour ces lois", ajoute-t-elle.
La puissante organisation ne se mêle pas en revanche d'obtenir des interdictions de fumer chez soi, un nouveau type d'initiatives qui suscite davantage de polémiques. "Ce n'est pas notre politique", indique l'American Cancer Society.
Pour Jeffrey Schaler, professeur de droit à la faculté d'administration publique d'American University et auteur du livre "Addiction is a choice" ("L'accoutumance est un choix"), ces interdictions relèvent du syndrome de "l'Etat thérapeutique". "Le gouvernement ne devrait pas s'occuper de nous protéger de nous-mêmes", affirme-t-il pour l'AFP.
De plus en plus de complexes résidentiels toutefois demandent à leurs locataires de signer un contrat affirmant qu'ils ne sont pas fumeurs et qu'ils ne recevront pas de fumeurs chez eux.
Dans les tours "The Blairs" de Silver Spring près de Washington, les locataires des 1.400 appartements viennent de recevoir une lettre les informant qu'à partir du 1er janvier le complexe entier devient non-fumeur.
Des résidents depuis dix ans ne pourront pas renouveler leur bail s'ils fument et la presse locale a dénoncé cette nouvelle "tyrannie du sans-tabac".
De telles politiques sont suscitées par la crainte de procès de résidents non-fumeurs qui se plaignent d'asthme et de sinusites.
"Fumer n'est pas un droit constitutionnel", argumente sur son site le groupe "Smokefreeapartments" qui milite pour un environnement privé sans cigarette et justifie, armes juridiques à l'appui, les procès que peuvent encourir les promoteurs qui laissent leurs locataires fumer.
Aux Etats-Unis, le tabac hors-la-loi dans les bars, au travail, en voiture et même chez soi
Par Virginie MONTET
agrandir la photo
WASHINGTON (AFP) - La cigarette, que l'Amérique a popularisé à travers le monde, devient de plus en plus hors-la-loi aux Etats-Unis, où comme ailleurs on l'interdit dans les bars-restaurants et au travail mais aussi parfois chez soi et en voiture.Dix-neuf Etats et 2.300 villes, dont New York, Los Angeles, Chicago et au 1er janvier Washington, ont passé des lois contre la cigarette au nom de la protection contre le tabagisme passif. 21% d'Américains fument encore contre 26,5% il y a vingt ans.
En Ohio (nord), le dernier Etat en lice qui a interdit jeudi la cigarette au travail et dans les lieux publics, on encourt une amende de 100 dollars si l'on fume dehors juste devant l'entrée de son lieu de travail, une habitude qu'avaient depuis longtemps pris les fumeurs.
Les autorités recommandent de ne pas fumer à moins de six mètres d'une entrée afin d'éviter que la fumée ne pénètre dans un bâtiment.
Des interdictions de fumer à l'air libre sont en vigueur également devant les porches des entreprises dans l'Etat de Washington (nord-ouest), dans certains parcs de San Francisco, sur des plages et dans de nombreux parcs zoologiques. Des chaînes d'hôtels, telles Marriott et Westin, sont devenues totalement non-fumeurs cette année.
Dans plusieurs Etats depuis quelques mois, comme la Louisiane, l'Arkansas et le Texas, il est aussi défendu de fumer en voiture si l'on transporte des enfants de moins de six ans. La Californie, Etat le plus peuplé du pays, y songe aussi.
La vague d'interdiction n'épargne pas les bastions des manufacturiers de tabac. A Louisville dans le Kentucky (centre-est), où on fabriquait un temps une cigarette sur six vendues dans le monde, la fumée va être bannie de tous les lieux publics d'ici juillet.
"Les recherches montrent que 126 millions d'Américains sont exposés au tabagisme passif qui provoque plus de 3.000 morts par cancer du poumon chaque année chez les non-fumeurs. Le débat sur les effets du tabagisme passif n'est plus en question", affirme à l'AFP Colleen Wilber, porte-parole de l'Association américaine contre le cancer qui a beaucoup poussé à l'adoption de lois contre la fumée dans les lieux publics. "Il y a un soutien sans faille de l'opinion publique pour ces lois", ajoute-t-elle.
La puissante organisation ne se mêle pas en revanche d'obtenir des interdictions de fumer chez soi, un nouveau type d'initiatives qui suscite davantage de polémiques. "Ce n'est pas notre politique", indique l'American Cancer Society.
Pour Jeffrey Schaler, professeur de droit à la faculté d'administration publique d'American University et auteur du livre "Addiction is a choice" ("L'accoutumance est un choix"), ces interdictions relèvent du syndrome de "l'Etat thérapeutique". "Le gouvernement ne devrait pas s'occuper de nous protéger de nous-mêmes", affirme-t-il pour l'AFP.
De plus en plus de complexes résidentiels toutefois demandent à leurs locataires de signer un contrat affirmant qu'ils ne sont pas fumeurs et qu'ils ne recevront pas de fumeurs chez eux.
Dans les tours "The Blairs" de Silver Spring près de Washington, les locataires des 1.400 appartements viennent de recevoir une lettre les informant qu'à partir du 1er janvier le complexe entier devient non-fumeur.
Des résidents depuis dix ans ne pourront pas renouveler leur bail s'ils fument et la presse locale a dénoncé cette nouvelle "tyrannie du sans-tabac".
De telles politiques sont suscitées par la crainte de procès de résidents non-fumeurs qui se plaignent d'asthme et de sinusites.
"Fumer n'est pas un droit constitutionnel", argumente sur son site le groupe "Smokefreeapartments" qui milite pour un environnement privé sans cigarette et justifie, armes juridiques à l'appui, les procès que peuvent encourir les promoteurs qui laissent leurs locataires fumer.
1 Comments:
Hereuse trouvail que cet article.
Sur InterdictionDeLaCigarette.com je recherche beaucoup ce type d'articles nuancés, qui sortent de l'opposition idioté, pour le débat de fond.
En espérant vous y voir prochainement.
Post a Comment
<< Home